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Zak était un drôle de gars…

Zak, un drôle de gars...

L’ombre eut comme un sursaut quand la silhouette la frôla sans la remarquer.
Ignorée elle retourna à son néant, laissant derrière elle la trace insipide de sa frustration.
Le jeune gars qui venait de lui passer devant le nez avec tant de dédain s’éloignait en sifflotant.
Bien sur qu’il avait vu l’ombre, pratiquement rien ne lui échappait dans un rayon de trois cents mètres au moins.
Et encore ce soir il se trouvait un peu enrhumé, pas au mieux de sa forme…
Il savait bien pourquoi, un quart de sang c’est pas grand chose, mais allez expliquer ça à votre esprit en ébullition quand la pleine lune approche.
Rien à faire, si ce n’est s’abrutir d’alcool en espérant que ce sera encore efficace cette fois…
Il avait déjà commencé sa tournée depuis un bon moment.
Depuis l’aube en fait.
Il était partiellement imbibé, pas encore assez mais il avait toute la nuit et demain jusqu’au crépuscule pour se mettre tout à fait minable…
Ce ne serait pas de trop, il sentait que la crise qui s’annonçait serait particulièrement forte, ça l’inquiétait un peu… pure perte de temps…
Les venelles du « quartier » où il trainait commençaient à s’animer, comme chaque soir après une longue journée de dur labeur.
Les hommes écrasés de fatigue s’éparpillaient, attirés comme des phalènes par la multitude de bouges qui avaient poussé là en moins d’un mois.
Il y avait de l’or dans la région, et bon nombre étaient ceux qui avaient bien compris qu’il y a plusieurs façons d’en gagner.
La gnôle coulait comme de l’eau claire à une bonne petite source…
La bière, elle, coulait à flots…
À torrents certains soirs, quand un imbécile offrait tournée sur tournée en exhibant quelques minuscules pépites au creux de sa vieille main calleuse.
La plupart du temps, le lendemain c’était le croque-mort qui récupérait le client.
Ça n’arrivait jamais qu’il lui reste de quoi payer…
Le croque-mort avait plusieurs coffres soigneusement triés selon ses différentes récupérations.
Les morts sont bien plus à l’aise complètement nus et dépouillés de tout ce qui peut leur rappeler leur pauvre vie terrestre.
Tous les bons croque-morts savent ça.
Et Blid le graisseux était un bon croque-mort.
Il distillait la meilleure gnôle de tout le pays, sans mentir.
Zak en savait quelque chose, il participait à l’affaire.
Lui n’en buvait jamais.
Il avait pourtant bu de tout ce qui peut contenir de l’alcool qu’on trouve de par les terres connues.
Peut-être même un peu plus loin que ça.
Ce n’était jamais à demie-mesure…
Mais la gnôle de Blid le graisseux, il n’y aurait touché pour rien au monde.
En tous cas il n’avait jamais imaginé que quelque chose puisse l’obliger à ingurgiter ne serait-ce qu’un dé à coudre de cette effroyable mixture.
Blid le graisseux était le roi de l’économie, personne n’aurait pu nier ça.
Ce soir Zak se foutait bien de tout ça, il entra dans la première cahutte qui sentait l’alcool et la sueur.
Le vieux à l’entrée ne lui jeta qu’un bref regard, mais ce petit coup œil furtif ne laissa rien passer.
Zak connaissait Sifflotte comme il connaissait tous les vieux dans son genre qui faisait le guet à l’entrée de ce genre de baraque.
La plupart l’avait à la bonne, pas tous, mais Sifflotte faisait partie de ceux là.
Zak lui effleura l’épaule en passant.

(ce n’est qu’un début…)

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