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Je frémis, on va bientôt s’y mettre.

On est tous là, ou presque.
Fidèles au rendez-vous.
Quoique toujours différents on se reconnaît sans hésitation.
On s’attire, sans équivoque.
Mais il faut attendre encore un peu.
Forcément.


On ne peut pas démarrer comme ça, ce serait impoli.
Bon des fois l’une ou l’autre le fait quand même.
C’est nerveux.
Forcément.
Bon ça y est, c’est fait, j’ai commencé.
Tant pis.
Je peux pas rester suspendu comme ça, la bille à l’air.
Je vais me dessécher.
Et quand il faudra s’y mettre pour de bon j’aurais l’air fin, tout craquelé.
Mais on est pas tous au même niveau.
Je me suis lancé vite fait, en loucedé.
Et hop !
Et stop !
Une petite pause, tendu, dans l’attente.
Il faut bien donner l’impression qu’on s’intéresse.
Oui je sais, c’est pas très sympa.
Ah mais voilà, ça y est on a le feu vert.
Le silence s’est imposé.
Il ne reste que le bruit que nous faisons.
En courant, glissant, dérapant.
En s’approchant des marges, en essayant de les éviter.
La marge, c’est pas souvent bon signe.
Enfin c’est mon point de vue.
Certains aiment, les rouges, les noirs-noirs, les couleurs tranchantes.
Chacun son truc.
Moi ce que j’aime c’est la pleine plage, le paysage ouvert.
Celui où l’on peut se laisser aller aux galops les plus fous, ou trainasser tranquille d’un bout à l’autre…
Chacun va à son rythme.
Il y a ceux qui hésitent, qui restent dans l’expectative, suspendus.
Il y a ceux qui courent, impatients, débridés.
Ah, on est tous différents, mais pas tant.
On s’accoquine.
Chacun sa chacune son chacun, c’est selon.
Des grands, des p’tites, des vertes et des pas mûres.
Des quadrillées par les garde-fous, des pures vélins et des jaunâtres.
Des indélébiles et des invisibles.
Des sympathiques et des grossières.
On est toute une troupe.
Comment voulez vous faire autrement.
Seul on arrive à rien.
Bon, à plusieurs c’est pas toujours mieux.
Mais il faut quand même mieux être seul à plusieurs, quand on est seul…
Il me semble.
C’est l’idéal, seul à plusieurs.
Mais c’est complexe.
Ou simple, tout dépend comment on envisage la situation.
Personnellement, je n’envisage rien.
Je laisse aller, je glisse, je me répands sans vergogne.
Pire j’adore !
Alors bien sur je cours à ma fin.
C’est certain.
Comme chacun.
C’est pas malin.
Mais enfin…
On a tous notre spécialité.
Nos avantages et nos inconvénients.
Nos travers et nos sublimités.
Le plus drôle c’est qu’on y est pour rien.
On est fait comme ça.
Pour ça.
On est des esclaves en fait.
Pire que des nègres.
Nous, comment on peut faire, quand ils nous tiennent en main.
Qu’ils nous pressent, nous astreignent.
Nous force à la promiscuité.
Au mixage.
Quel contrôle on peut avoir sur ce qu’il sortira de tout ça ?
Aucun !
Il nous faut faire, sans penser, sans hésiter, sans rechigner.
Sinon c’est le rebut.
Sans rémission.
Et pourtant, comme nos acolytes, nos sœurs et frères de complémentarité, ne sommes nous pas indispensables ?
Sous cette forme ou une autre, mais indispensables, c’est certain.
Quel plaisir pouvait-on connaître avant nous, en ces temps obscurs où nous n’étions pas ?

Je vous laisse deviner de quoi il s’agit… n’en étant pas certain moi-même…

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